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Anya, Asmodée & Seeliah
«L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat.»
[Sun Tzu]

Ce soir, ce serait The Cabaret, j’avais jeté mon dévolu sur cet endroit, parce qu’il représentait exactement tout ce qui me plaisait chez le genre humain : débauche et luxure. Encore fallait-il que j’arrive à entrer, ce qui n’allait pas être une mince à faire. La discothèque passe encore, mais essayer de pénétrer dans un cabaret quand vous avez pour corps celui d’une adolescente à peine pubère, ce n’était pas gagné. Mais le pari était audacieux, c’était un défi que je me faisais un devoir de relever et n’étant pas du genre à baisser les bras, j’étais presque certaine d’y arriver. J’avais de la chance, la jeune fille était déjà plutôt bien formée et pourvue de jolis atouts pour ses 15 ans, ce qui me facilitait un peu la tâche, il suffisait simplement de mettre tout parfaitement en valeur et de se vieillir un peu le visage avec du maquillage et le tour était joué. Que les hommes étaient stupides parfois, ils ne pensent majoritairement qu’avec leur sexe, une paire de seins en vu qui passe par là et on en fait ce que l’on veut. Vu mon état d’esprit et le pourquoi j’aimais tellement la Terre et ses Humains, il ne m’était pas difficile de m’appliquer à ressembler à une fille facile. Ce sont les parents de la jeune demoiselle qui sont en crise, n’en revenant pas du changement de comportement si soudain de leur petite fille chérie, surtout ne comprenant pas. Elle qui était si sage, si prude, si.. croyante. S’ils savaient, si seulement ils savaient, je ne suis pas certaine qu’ils continueraient à prier leur Dieu, mon Dieu, celui-là même dont je rêvais de me venger.

Je me tenais droite les mains sur les hanches, un air de défi dans le regard face au cerbère qui montait la garde devant l’entrée du cabaret. De la tenue à l’attitude en passant par le maquillage, tout en moi n’était que pure provocation. Une tenue extravagante, mini-jupe en cuir, bas résilles apparents, corset sulfureux. Un maquillage outrageant, yeux bleus entourés de noir prononcé, rouge à lèvres voyant et teint blafard. Tout pour faire tourner la tête de cet humain censé gérer les entrées dans l’établissement, qui finit d’être totalement conquis par le sourire angélique que je lui adressais sous mon attitude provocante et désinvolte.

Me voilà à l’intérieur, les têtes se retournaient sur mon passage, les yeux me dévoraient du regard, qu’est-ce que c’était excitant d’être le centre de l’attention. J’aimais qu’on me regarde, qu’on m’admire, qu’on me désire, mais aussi qu’on me déteste. Que ce soit en bien ou en mal, du moment qu’on parlait de moi, c’était qu’on me portait de l’intérêt et ça m’allait, car s’il y a bien une chose que je déteste, c’est l’indifférence, je ne supporte pas d’être indifférente. J’ai besoin qu’on me remarque, qu’on me voie, j’ai besoin de me démarquer des autres, peut-être parce que j’ai trop été obligée de suivre le mouvement lorsque j’étais là-haut, je n’étais pas Seeliah, j’étais seulement un ange parmi tant d’autres. J’avais besoin d’une reconnaissance que je n’avais jusqu’ici jamais eu et rien, n’y personne ne pouvait à présent se mettre en travers de mon chemin, lorsque je voulais qu’on me remarque.

Direction le bar où je me commandais un Mojito, prenant place sur l’un des tabourets alignés tout du long. Adossée au comptoir, en appui sur les coudes, les jambes croisées, je scrutais la salle, observant tour à tour, les strip-teaseuses qui se déhanchaient lascivement, faisant baver plus d’un des hommes présents, qui étaient venus là pour satisfaire leurs hormones de mâle en mal de domination et ces hommes, dont les yeux étaient hagards et la langue pendante, à la façon Tex-Avery, à regarder ces jeunes filles trémousser leur arrière-train pour une poignée de dollars. Je remarquais plus particulièrement deux personnes, qui semblaient se connaître déjà, la danseuse était plutôt jolie d’ailleurs, il faut l’avouer, brune, de longs cheveux avec lesquels elle savait parfaitement jouer et rendre ses mouvements beaucoup plus sensuels, l’homme quant à lui dégager une aura que je reconnaissais que trop bien : un démon. Parfait, peut-être pourra-t-il m’être d’une quelconque utilité dans mes plans futurs, en solo, ou en compagnie d’Uriel, peu importe, mais je pensais qu’il serait intelligent d’avoir un démon dans son camp. Ni une, ni deux, je me levais, verre à la main et m’approchais de lui, de façon suggestive et lui dit de ma voix plutôt grave pour fille, grave, mais pleine de charme et très sensuelle.

- Bonsoir, beau brun. On trinque ?

Je levais mon verre pour accompagner mes mots. Un sourire en coin, je lisais dans ses yeux la surprise que mon intervention avait suscitée en lui. Un ange qui accoste un démon au beau milieu d’un bar, sans même essayer de l’attaquer, il fallait avouer que ce n’était pas des plus banal.

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Anya, Asmodée & Seeliah
«L'art de la guerre, c'est de soumettre l'ennemi sans combat.»
[Sun Tzu]

Le démon était en discussion avec une des danseuses quand je l’abordais et je ne sais si c’est mon interruption ou juste ma condition d’ange, même si j’opterais à priori plus pour cette seconde option, je me retrouvais à voir une chaise voler dans ma direction. Mauvais départ… Il me faudrait être persuasive pour lui faire entendre raison et surtout lui faire comprendre que je suis dans son camp. Après avoir esquivais l’objet volant identifié, je me relevais et tentais une seconde approche, à laquelle je faillis recevoir une seconde attaque de chaise, qui fut stopper grâce à l’intervention de la demoiselle qui était en conversation avec lui avant que je ne m’immisce entre eux. Le jeune homme, parce que le démon devait être bien plus âgé que ne laissait supposer le corps qu’il possédait qui lui paraissait avoir dans la vingtaine, avait l’air du genre têtu, ne se laissant rien dire, ni ordonner quoique ce soit, cependant la chaise ne valsa pas et la créature qui m’avait sauvé de cette seconde attaque sans retourner danser. Je lui lançais alors un vague remerciement, après tout j’avais fait mon entremetteuse et elle m’avait aidé quand même, sûrement plus pour ne pas le voir partir lui que pour m’aider réellement au vu de ses dires, mais tout de même.

- Oui, je suis un ange, mais laisse-moi parler avant de m’attaquer une fois de plus ! Tu m’écoutes m’expliquer et après tu décideras ce que tu veux faire…

J’avais prit le parti de le tutoyer directement, après tout il avait bien décidé d’essayer de m’assommer sans ménagement, alors je ne voyais pas pourquoi j’allais utiliser les formules de politesse et autre courtoisie. Et puis merde, ce n’était qu’un démon quoi, je ne lui devais rien.

- Je suis de ton côté, je suis peut-être un ange, mais ce que je veux, c’est la chute de Dieu. Alors qu’en dis-tu ? Un ange pour allié, c’est peut-être une si mauvaise idée, non ?

Je le regardais directement dans les yeux, il ne me faisait absolument pas peur, bien au contraire, faut dire que son enveloppe charnelle était des plus agréable à regarder et que mon côté dépravé ne serait pas contre quelques acrobaties en sa compagnie. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de tester du démon, cela me semblait une expérience autrement intéressante, que ces humains qui se fatiguent trop vite et puis quitte à m’associer avec pour voir tomber mon Père, autant joindre l’utile à l’agréable.

Mes yeux aller de lui à la danseuse, de la danseuse à lui, visiblement ils se connaissaient bien, et la demoiselle ne semblait pas vouloir laisser s’échapper le démon. Au vu du regard froid qu’elle me lança, j’en conclu que j’empiétais sérieusement sur ses plates bandes et ça m’amusait à vrai dire. Elle aussi était jolie, sa façon de se déhancher, de se mouvoir était sensuel au possible et son regard de glace de toute beauté. J’eu un petit rictus à la pensée des idées qui me traversèrent l’esprit à ce moment là. J’allais donc dans un premier temps m’arranger pour parlementer avec l’homme que j’avais face à moi, en espérant que la créature nous rejoigne plus tard et on aviserait à ce moment là pour la suite.

- On va se boire quelque chose au bar et discuter en attendant que la demoiselle ait fini ?

Autant être directe, ça paye généralement bien plus que de tourner autour du pot trop longtemps. Pour mettre de l’action sur mes mots, je ne le laisser pas vraiment répondre, attrapant son bras et l’entrainant avec moi vers le bar sans lui laisser l’occasion de faire autrement.