Lucifer Rising
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Just my luck... [Raven & Lilith]

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Anonymous

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Just my luck... [Raven & Lilith] Vide
MessageSujet: Just my luck... [Raven & Lilith] Just my luck... [Raven & Lilith] Icon_minitimeMar 20 Déc - 15:15

Acte I, scène 3



D’ordinaire, j’aime la chasse. J’adore ça. Et puis, en tant que démon, il y avait rarement un monstre capable de nous tenir tête. Ca commence généralement par quelques enquêtes, des liens faits entre des meurtres barbares ou inexpliqués. Ensuite, faut recouper ces informations avec du vécu afin de déterminer le genre de saletés auxquelles on devra faire face dans les semaines à venir. Une fois la certitude acquise que la cible est effectivement d’origine plus ou moins surnaturelle, vient la partie que la plupart des gens haïssent : la préparation.
Là, il s’agit d’étudier des plans, de parvenir à créer des pièges, des stratagèmes, des plannings et (bien que rarement, pour moi) des coups de dés, qui doivent tous s’emboiter parfaitement et tourner comme une horloge suisse.


On se visualise les scènes. Encore et encore, en tentant d’imaginer tous les scénarios possibles, des détails qui pourraient nous sauver la vie, ou au contraire tout faire foirer. Je suis un amateur particulier de ce type de planification. Je me sens comme en transe quand je suis dans cette phase ; mais ce qui est encore plus jouissif pour moi, c’est l’exécution du plan proprement dit. Faire attention à tout, se rappeler de chaque détail, organiser et exécuter ce planning à la perfection. C’est comme jouer un air de musique particulièrement compliqué : c’est une fierté de se dire « c’est moi qui ait fait ça » quand on voit – ou écoute – quelque chose de parfait, exécuté à la perfection.
Il y a, cependant, une chose que je déteste. Plus que tout.


Un plan qui ne se déroule pas comme il faut.


Et, bien sûr, il y a encore quelque chose de pire.


Un plan qui ne se déroule PAS. DU. TOUT. Comme il faut.


BLAM BLAM BLAM BLAM BLAM *Ka-klung* BLAM BLAM BLAM BLAM…
Heh. On dirait du Daft Punk. Je pourrais en faire un morceau, si j’avais le temps. Mais là, tout de suite, maintenant, je pense que non. Quelque chose a merdé. Et bien comme il faut. Ou pas, selon le point de vue…
Lancé à pleine vitesse, mes bottes raclant le sol à un rythme bien trop rapide pour un simple être humain, je courais pour ma vie. Le cœur de Derek battait plus vite que je ne l’avais jamais senti, ses tempes résonnant comme des coups de marteaux à chaque battement. Jamais je n’avais déchaîné mes pouvoirs à un tel point : mes pieds touchaient à peine le sol, et je me projetai toujours plus loin et plus vite à chaque enjambée, mon Benelli M4 crachant du calibre 12 aussi vite que mes doigts me le permettaient. Pour la première fois depuis très longtemps, j’étais terrifié.


Les poutres de l’immeuble en construction défilaient à une vitesse ahurissante ; quelle taille faisait ce p***** d’étage ? Deux cent mètres carrés ? Les ombres projetées par la lune s’étiraient, leurs formes courbées à mes yeux tellement je me déplaçais vite. Et cachées parmi elles, des formes ignobles se mouvaient à une vitesse proche de la mienne, si ce n’était plus rapide encore. Alors que je n’étais probablement pas loin de la centaine de kilomètres par heure.
J’approchais enfin de l’extrémité vitrée de ces bureaux en construction. Peut-être une échappatoire temporaire. Mais avant que je puisse sauter du quatorzième étage, quatre formes décharnées s’interposèrent ; avec un hurlement de rage, je puisais encore plus profondément dans la puissance des âmes que j’avais collectées au fil des siècles, me projetant par télékinésie à angle droit pour échapper aux wendigos.


Le choc secoua légèrement l’étage, et les cris de dépit des créatures firent écho au mien. Zigzaguant entre les poutres d’acier, le canon de mon fusil rugit plusieurs fois, simplement pour repousser les monstres plutôt que pour les tuer. Je n’avais plus de cartouches au napalm, et je n’avais pas, mais alors PAS. DU. TOUT. Prévu qu’il puisse y avoir plus d’un Wendigo dans le sous-sol de cet immeuble en construction. Après que plusieurs incidents et corps disparurent au cours des travaux de nuit, ceux-ci furent suspendus. J’avais d’abord cru à des vampires, mais avait préparé quelques cartouches de chaque catégorie. Juste au cas où. Et à la base, des Wendigos dans une ville, c’était déjà une première.


La prochaine fois, je me ramène avec un lance-flamme.


En m’échappant du sous-sol, j’avais défoncé la cage d’ascenseur et sauté jusqu’au quatorzième étage. Mais ces saletés étaient bien trop rapides. A chaque seconde qui passait, mes chances de m’en sortir vivant se réduisaient. Ils n’étaient pas si nombreux : six en tout. Mais j’avais pu en tuer deux dans ma fuite, avec les quatre cartouches au napalm que j’avais emporté. Maintenant, c’était simplement survivre. Un léger inversement des rôles. Le chasseur devenu chassé. Mais je n’allais pas crever comme ça. Ils veulent ma peau ? Qu’ils viennent la chercher.
Je fonçais vers une autre vitre, quitte à faire une chute de trente mètres. Toujours préférable à perdre le corps de Derek, encore jeune et désormais assez solide pour supporter une énorme quantité de mon pouvoir. D’ailleurs, je ne l’avais pas entendu cette nuit. Il devait dormir paisiblement dans un coin de son esprit.


Haha. L’enfoiré…


La tâche difforme d’un wendigo se découpa dans la relative luminosité lunaire, coupant mon chemin ; les autres étaient sur mes talons. Avec un rugissement de rage, je le percutais de plein fouet et l’entrainai dans ma chute. Ca passe ou ça casse.
Son corps explosa la vitre en milliers de morceaux scintillants, comme autant de cristaux lunaires qui nous enveloppèrent dans notre chute. Qui ne dura pas plus de quelques secondes. Mais pour des monstres tels que nous, ces secondes peuvent paraître durer des minutes entières…


Le monstre tenta d’agripper mon cou de ses doigts décharnés, ses ongles traçant de longs sillons sanglants dans ma peau ; d’un mouvement de poignet, je parvins à caler mon Benelli contre son coude gauche, et pressai la détente. Son bras vola en morceaux tandis que le sang gicla, une longue trainée éclaboussant mon visage. Son hurlement me glaça le sang, mais je gardai la tête froide, malgré la chute qui continuait et la situation dans laquelle j’étais. Plus rapide et plus fort que moi, il frappa ma main droite avec une puissance gigantesque, qui envoya mon fusil se perdre dans la nuit.


Je grognais de douleur, sentant quelques os céder, et hurlai à nouveau tandis que je sombrais dans une rage meurtrière. Deux monstres. Nous étions deux monstres sanguinaires, dans un combat à mort. J’attrapais son avant-bras droit avec ma main gauche, et sentis un rictus de haine et de sadisme étirer mes lèvres tandis que nous forcions chacun pour briser le bras de l’autre. Invoquant mes pouvoirs, j’ajoutais la télékinésie à ma force, et lui brisai alors son bras dans un craquement immonde ; Sentant qu’il perdait l’avantage, le wendigo tenta de me lacérer le ventre avec ses pieds griffus. Malgré l’état de ma main droite, je pris sa tête de mes deux mains et bloquai ses jambes avec mes genoux.


Mon sourire s’élargit d’une oreille à l’autre. J’avais gagné.

- Crève, ****** !

Me servant des restes de dioxygène qui nous entouraient et utilisant sa tête comme comburant, je déclenchais une violente combustion ; son visage s’enflamma d’un coup, et son cri de douleur résonna dans mes os tandis que je le repoussais d’un coup de pied, son corps dérivant dans sa chute.

- A la prochaine, Ghost Rider !


Les flammes se propagèrent sur tout son corps, et il explosa. Feu d’artifice en pleine nuit. Récupérant le contrôle de ma chute, j’utilisais une nouvelle fois mes pouvoirs pour ralentir ma descente, et me réceptionnai tant bien que mal sur le béton. Derek n’allait pas aimer l’état de son corps, demain.
Ayant finalement une chance de m’en sortir, je me permis de respirer une bouffée d’air nocturne. Le cri des trois Wendigos restants me révéla que c’était une très, très mauvaise idée de se reposer avant d’être en sécurité.


Un regard vers l’immeuble me montra que les monstres me poursuivaient toujours, enragés par la mort de leurs semblables. Avec un juron, je me précipitai dans les ruelles adjacentes. Peut-être avais-je une chance de les perdre dans le dédale de la ville.
Mon manteau claqua dans la nuit, alors que les créatures étaient sur mes talons, leurs formes et leurs cris immondes hantant les ombres des rues ; je n’avais plus d’armes, une main en sale état, et trois monstres à mes trousses, alors que seulement deux d’entre eux auraient déjà de bonnes chances de me tuer.
Merde merde merde merde merde merde…


L’odeur putride et le souffle chaud d’un des Wendigos parvinrent jusqu’à ma nuque ; me servant à nouveau de mes pouvoirs, j’esquivai de justesse le coup de griffe du monstre, tournant à angle droit dans une autre ruelle.
Et là, aussi surprenant que cela puisse paraître, il y avait quelqu’un. Il est Mardi. A environ trois plombes du matin. Ce qui, visiblement, n’empêchait pas une gamine de vingt/vingt-cinq ans de trainer dans des ruelles sombres de Jericho. Ha. Heureusement que Derek dormait, car je n’allais pas risquer ma peau pour la sauver, celle-là.


Mais quand même. Ce serait salaud de ne pas essayer de la prévenir, au moins.

- Planquez-vous !


Et je la dépassais sans même lui accorder un regard. Malheureusement, cette demi-seconde d’inattention me fit remarquer – un petit poil trop tard – qu’un Wendigo s’était dangereusement rapproché par ma droite. Je me sentis soulevé du sol avant même que la douleur n’arrive jusqu’au cerveau. Les griffes lacérèrent profondément les vêtements, et le coup me projeta sur plusieurs mètres. Je traversais la grille de protection ET la devanture d’un restaurant du quartier, percutant plusieurs tables au passage. Mon vol se termina dans le comptoir, dos à la cuisine. Relevant tant bien que mal le regard, je distinguais les formes des monstres, qui se rapprochaient lentement de leur proie.


Avec un sourire résigné, je les attendais.
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MessageSujet: Re: Just my luck... [Raven & Lilith] Just my luck... [Raven & Lilith] Icon_minitimeDim 26 Fév - 21:40


Raven & Lilith
«Il n'y a pas d'oeuvre d'art sans collaboration du démon.»
[André Gide]


Depuis que Lilith avait déplacé ses plans de Salem à Jéricho, elle s’était faite plus ou moins discrète. À Salem, un peu trop de gens à son goût avait fini par savoir où elle était, qui elle était et surtout dans quel corps elle résidait. De plus, toutes ses tentatives pour briser le sceau des sorcières de Salem été restées vaines, même si au final la démone avait réussi à en tuer quelques-unes, juste pas suffisamment. C’est qu’elles étaient plutôt coriaces et diablement malignes ces descendantes des sorcières de Salem, pas de simples vulgaires sorcières de bas étage qui faisaient mumuse avec des pouvoirs qu’elles ne comprenaient pas. Lilith les pensait toutes pareils, elle avait eu plus que tord de les sous-estimer. Elle avait donc choisi d’opter pour l’abandon temporaire ou non du sceau des sorcières et de se focaliser sur le suivant, ce qui l’amena à se retrouver à Jéricho.

Le nouvel objectif de la démone, mettre la main sur le Sceau de Salomon, qui se trouvait actuellement en possession de Bélial, un démon tout au moins aussi puissant qu’elle, voir peut-être même un peu plus. Le Sceau en question est un anneau en laiton et en fer serti de quatre joyaux sur lequel est dessiné un pentagramme. Il permettait à Salomon de contrôler Bélial et son armée, enfin jusqu’à ce que ce dernier réussisse à se rebeller contre le Roi et à voler l’anneau. Pour briser ce Sceau, Lilith doit s’en emparer, mais également retourner l’armée du concurrent de Lucifer contre lui-même. Tâche qui ne sera bien évidemment pas des plus faciles, étant donné que Bélial ne souhaite absolument pas le retour de Lucifer sur Terre. Cependant, la chef de l’armée des Ténèbres est plus motivée et déterminée que jamais. D’autant qu’elle avait appris la présence de son cher et tendre époux, Samaël, à Jéricho. Elle compte bien évidemment, le retrouver afin qu’il l’aide dans sa mission. Leur couple est loin d’être un modèle, ils ne sont d’ailleurs pas vus depuis plusieurs décennies. Mais qu’est-ce quelques dizaines d’années, quand on a plus de trois mille ans ? C’est tellement peu, que c’était un peu comme s’ils ne s’étaient pas vus depuis la veille… ou presque.

Cela ne faisait seulement que quelques jours que Lilith était arrivé à Jéricho et elle n’avait pas encore réussi à localiser, malgré les nombreux démons sous ses ordres qui lui servaient d’espions, ni son démon de mari, ni Bélial. Elle passait donc cette nuit, comme la précédente, à déambuler dans les rues, en espérant tomber sur Samaël, ou arriver à glaner quelques informations concernant le démon.

Un homme, grand, brun, portant le cheveu court passa rapidement près d’elle, sans même un regard. Et pourtant, il l’avait remarqué, puisqu’il prit la peine de l’avertir d’un danger à la va-vite. La jeune femme n’eut pas réellement le temps de chercher à comprendre que l’homme en question repassa devant elle, mais cette fois en l’air, projeté violemment, par ce qu’elle identifia très rapidement comme étant un Wendigo. Il aurait du être mort, mais il ne l’était pas, et la bête qui se rapprochait à nouveau de lui. Lilith comprit qu’il ne devait sûrement pas être humain, sinon il serait déjà clairement plus de ce monde après un pareil vol plané. Dans son dos, des grognements se firent entendre, de plus en plus forts et proches. Il y en aurait d’autres ? Si c’était le cas, peut-être devrait-elle se dépêcher de déguerpir… Elle était sans doute puissante, mais elle restait assez lucide pour savoir que face à plusieurs Wendigos simultanément, elle ne ferait pas le poids. Cependant, un quelque chose l’empêchait de fuir. Et si l’homme était un démon, elle ne pouvait pas le laisser comme ça. Non pas que Lilith porte un quelconque intérêt ou affection à ses semblables, seulement elle était la chef de l’armée des Ténèbres et gardait toujours à l’esprit que plus elle pouvait enrôler de démons à ses côtés, plus cela lui était favorable. S’il était donc bien un démon, en lui sauvant la vie, elle le rallierait peut-être dans ses rangs et s’il ne l’était pas, elle aviserait bien sur le moment.

La démone pénétra rapidement, sans vraiment prendre le temps de réfléchir à un plan, dans le restaurant en piteux état après l’entrée et l’atterrissage un peu brutales du possiblement démon. Elle se pencha près de lui et lui tendit une main pour l’aider à se relever.

- À deux ce sera sans doute plus facile. Il y en a combien au juste ?

Lilith avait été tentée de laisser apparaître ses yeux blancs pour lui faire comprendre ce qu’elle était, mais elle s’était ravisée, au cas où il serait une autre créature qu’un démon et se contenta de le questionner sur les bestioles qu’ils allaient devoir affronter ensemble. Le Wendigo qui avait valu son vol plané à l’homme était presque arrivé à leur hauteur, les gens présents dans le lieu s’étaient enfuis en courant, laissant le restaurant vide en dehors des monstres et d’eux deux. La brune le fixa du regard et grâce à son pouvoir de télékinésie et le fit reculer de quelques mètres seulement, leur permettant de gagner quelques précieuses secondes afin de réfléchir très vite à un plan d’action, pour ne pas se faire réduire en chair à pâté démoniaque. Trois mille ans d’existence, elle n’allait tout de même pas finir aussi pitoyablement que ça !

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MessageSujet: Re: Just my luck... [Raven & Lilith] Just my luck... [Raven & Lilith] Icon_minitimeMer 7 Mar - 22:06

Des réminiscences de conscience m’empêchèrent de sombrer complètement dans la brume qui commençait à obscurcir mon regard. On ne dirait pas, mais moi aussi j’ai besoin de dormir. Mes capacités à puiser dans un pouvoir qui transcende les frontières du monde tel que les humains le connaissent ne sont pas sans un léger retour de flamme. Et c’est une faiblesse que la plupart des démons n’ont jamais à devoir affronter, vu que notre race a plutôt une philosophie guerrière ressemblant à une attaque massive en poker.

All In. All the time.

Du coup, ça passe ou ça casse. Au moins, ils sont fixés rapidement si jamais ils ne sont pas assez forts. Seulement, moi, je n’étais pas un démon comme les autres : je pouvais puiser dans une réserve, certes très limitée, d’âmes que j’avais récupérées au court des siècles passés à chasser me confrères et compagnie. J’y ai gagné un peu de jugeote aussi. Quand on y repense, si des humains arrivent à tenir tête contre des démons – et à gagner – ce n’est pas vraiment grâce à leurs capacités physiques hors du commun. Ils exploitent nos faiblesses.

Je pourrais facilement laisser Derek se faire tuer, et récupérer son âme pour aller ensuite en conquérir une autre et me renforcer. Mais ça prend du temps d’arriver à un corps qui peut soutenir la cadence. Et la passation de fortunes entre mes hôtes, quelle plaie… qui serait plus difficile encore si Derek ne pouvait plus « léguer » ma fortune à mon prochain hôte. Non, sérieusement, c’est mieux pour tout le monde si je dorlote mes hôtes. D’autant que je traite leurs âmes correctement : la plupart des démons qui parviennent à récupérer des âmes les torturent pour leur simple plaisir pervers. Je suis un petit peu plus magnanime.

Je diverge. Wendigos. Bobos. Resto.

Clignant des paupières, je chassai les quelques poussières que mon vol plané avaient soulevées, ainsi que le sang qui perlait à mon arcade sourcilière droite. Cela ne dissipa que modérément le halo brumeux qui envahissait le champ de vision de Derek, mais ce fut un plus non négligeable. Je relevai la tête, toujours un peu sonné, puis surpris quand je vis la fille de tout à l’heure debout devant moi, sans une once de confusion sur le visage. Bien sûr. Toutes les gamines de vingt ans voient des surhommes traverser des vitres en se battant contre des Wendigos. Tous les jours.
Les jeunes, de nos jours…

- À deux ce sera sans doute plus facile. Il y en a combien au juste ?

Je me permis de hausser un sourcil de surprise, sans plus chercher à comprendre. Je devais avoir l’air fin, à moitié K.O. et largué comme j’étais. Je secouai la tête pour me remettre les idées en place, puis me relevait avec plus ou moins de grâce (surtout quand ma botte glissa sur un morceau de la vitrine que j’avais traversé : je m’écroulai avec une brusquerie qui n’était pas sans rappeler le mec bourré). En face, les wendigos se rapprochaient lentement, probablement en train de savourer d’avance leurs mets de choix. Ha. Ironie.
Je vais me faire bouffer. Dans un restaurant.

- Bonsoir à vous aussi. Trois, je crois. J’en ai…

J’ouvrais des yeux grands comme des billes quand je vis le plus proche Wendigo suivre ma trajectoire en sens inverse et s’écraser en plein sur les restes de la devanture. Les morceaux de verres s’enfoncèrent profondément dans la peau du monstre, mais son métabolisme avancé aura tôt fait de le guérir. Pour lui, ça ne comptait pas même comme une écharde. Je revins sur la gamine, qui me sembla subitement plus aussi inoffensive ou stupide qu’avant. Un demi-sourire étira mes lèvres, tandis que j’entrevoyais une petite chance de m’en sortir. L’espoir me donnant une soudaine poussée d’adrénaline, je me retournais en tous sens pour trouver quelque chose nous donnant un avantage contre les créatures.

- Wow, ça c’est énorme ! Retenez-les pendant que je… !

Sans vraiment avoir le temps de finir ma phrase, les wendigos se jetèrent sur nous, toutes griffes dehors.

- Okay, on oublie ça !

Je fis un pas sur la droite, m’enfonçant légèrement dans le restaurant. Je fis trébucher un des monstres en déplaçant par télékinésie une des tables renversées sur son chemin, mais je me fis emporter par un deuxième qui avait carrément plongé sur moi. Soulevé du sol, mon dos encaissa un menu visiblement pas assez léger et je passai derrière le comptoir, me battant pêle-mêle avec le wendigo. Il tenta de me trancher la jugulaire d’un coup de dents, mais dans un sursaut de génie (ou de pure imbécilité…), j’enfonçais mon poing dans sa gueule grande ouverte. La surprise et le choc le repoussèrent juste le temps que je lui donne un coup de pied qui l’envoya en cuisine.

Je regardai à nouveau autour de moi, pour trouver quoique ce soit qui me permette d’allumer une flamme suffisamment puissante pour me débarrasser de nos nuisibles. Pas moyen de voir ce que faisait l’autre gamine, mais je supposais qu’elle se débrouillait correctement. Recouvrant ses esprits, le wendigo se dégagea de casseroles et mets à moitié préparés qui trainaient çà et là, grognant de manière menaçante alors qu’un morceau de salade tombait de son oreille pointue.
Pas forcément la grande classe, hein Gollum ?

Je reculai lentement, cherchant une arme quelconque parmi les ustensiles de cuisine, tandis que mon adversaire se rapprochait de moi, écartant rageusement les obstacles sur son chemin. A la périphérie de mon champ de vision, je vis la réserve de gaz pour les plaques, mais j’écartai l’idée très rapidement : avec une telle explosion, on trouverait certainement des bouts de Derek et de fillette à des centaines de mètres. On a vu mieux, comme plan. Au pire, pour un baroud d’honneur…

Le monstre balança sa griffe droite, que j’esquivai de peu. Mon dos cogna contre un mur, arrivant devant quelques desserts à moitié préparés. Ça sentait la fin. Mais ça sentait aussi un peu l’alcool. Avec un regard incrédule, je vis un plat de bananes flambées… et un chalumeau à cinq centimètres. Le wendigo le vit aussi, malheureusement, et se jeta immédiatement sur moi dès qu’il eut suivi mon regard. Je parai ses griffes avec deux poêles, mais mes pouvoirs s’étaient affaiblis et sa force dépassait largement la mienne. Lentement, le monstre me fit plier vers les plaques, un sourire inhumain révélant ses dents pourries et une haleine fétide.

Comprenant qu’il ne me restait plus qu’une chance, je lâchai d’un coup mes deux poêles et m’accroupis ; le wendigo se retrouva emporté par la propre force et manqua de s’encastrer dans le mur. Le choc entre sa tête et ce dernier fut tel que les casseroles environnantes résonnèrent. Je profitai que le monstre était désorienté et sonné pour agir aussi vite que je pouvais, attrapant sa tête de la main gauche et l’écrasant sur les plaques à gaz, avant d’ouvrir les vannes par télékinésie. Un hurlement immonde retentit tandis que les flammes ravageaient son corps et qu’il se désagrégeait, pour finir réduit à l’état de petit tas de cendres.

Sans perdre une seconde, je saisis le chalumeau et bondis dans la grande salle du restaurant pour porter secours à mon alliée surprise, brandissant ma nouvelle arme comme un pistolet.

- Allez cramer, bandes de pourritures !

Et j’ouvris la valve d’accès au gaz, déclenchant une petite combustion au niveau du bec pour l’enflammer. Celle-ci mourut avec un « pfffuitt » pathétique, laissant place à un silence de marbre.

- Je ne…m’y attendais pas, à celle-là…
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MessageSujet: Re: Just my luck... [Raven & Lilith] Just my luck... [Raven & Lilith] Icon_minitimeDim 15 Juil - 13:15

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MessageSujet: Re: Just my luck... [Raven & Lilith] Just my luck... [Raven & Lilith] Icon_minitime

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